dimanche 16 juillet 2017

Un petit café?


... Et il s'agissait d'adultes! 
Plusieurs études ont par le passé déjà démontré l'ignorance abyssale des Américains sur le plan alimentaire. Dans les années 90, une étude du département de l'Agriculture constatait qu'un adulte sur cinq ne savait pas que leur emblématique hamburger était à base de bœuf... Nombre d'entre eux n'ont jamais vu de nourriture ailleurs qu'au supermarché ou au restaurant, et sont bien en peine de les relier à des animaux ou des plantes vues dans la nature.
Dans une autre étude, une majorité d'adultes déclarait que le légume qu'ils consommaient le plus était... les frites. Et nombre d'entre eux s'étonnaient lorsqu'on leur expliquait que les frites étaient en réalité des pommes de terre. Pour ceux qui se poseraient la question : non, les frites ne comptent pas dans les cinq fruits et légumes par jour recommandés pour une alimentation équilibrée. (Le point 17/06/2017)

Ici, à Crans Montana, on prend un café noir tous les matins directement du producteur au consommateur.


mardi 4 avril 2017

Il était …Dutfoy (2ème partie)

Petite histoire de ma famille maternelle  depuis Louis XIII jusqu'à la Révolution Française. 
D'après 'Histoire de famille' de Jacques & Solange Dutfoy, 2007.

Estienne DUTFOY: Jardinier de père en fils

Blason des Jardiniers de Paris
Estienne est né, probablement à Paris, vers 1635, donc sous le règne de Louis XIII avec le cardinal de Richelieu comme Premier ministre.. Il était "Maître jardinier et bourgeois de Paris'', demeurant rue de Sève, maintenant rue de Sèvres. Vers 1664, Estienne Dutfoy épouse Jeanne Bouchard, vraisemblablement fille de Pierre Bouchard, imprimeur (le premier imprimeur de la famille?)

Les jardiniers de Paris cultivaient des terrains « en marais » (d'où le nom de maraîchers) pour produire des denrées (fruits et légumes) qu'ils vendaient aux halles. Ils étaient organisés en communauté, avec des maîtres, des compagnons et des apprentis, régie par des jurés dont les prérogatives s'exerçaient sur la ville, ses faubourgs et sa banlieue. Les enfants aident leurs parents lesquels contribuent à les établir, de sorte qu'on a pu voir s'établir de véritables dynasties de maîtres jardiniers. 
Estienne et Jeanne auront 14 enfants : Michel, Mathieu, Marie, Vincent, Jeanne, MarieCatherine, Pierre, Estienne, Marie, Louise, Adrien, Barbe, François et Robert, notre aïeul.
Tous les fils, ainsi que les gendres étaient "maîtres jardiniers ' et savaient lire et écrire (ou au moins signer leur nom), mais les filles ne savaient pas écrire et Estienne, le père, ne savait pas signer. 
Le 26 novembre 1708, peu après le décès de son épouse, "sachant bien qu'il n'y a rien de plus certain que la mort et rien de plus incertain que l'heure d'icelle", il fait donation à ses enfants, par un acte appelé "abandonnement'' de ses biens, essentiellement trois terrains situés rue de Sève d’une surface totale d’environ 5 hectares
 Il décède à Paris en 1716 au début de la Régence de Louis XV.

Robert DUTFOY: Du jardin... à la cour 

Robert, le fils cadet d’Estienne, était donc lui aussi maître jardinier et habitait encore rue de Sève. II épouse vers 1708 Françoise Fromentin. Ils auront 7 enfants vivants :  Jacques notre aïeul, Marguerite, Michel, Marie Françoise, Robert (dont le petit-fils émigrera en Russie en 1829), Jean et Guillaume (très pauvre, qui était "gagne deniers" (on dirait maintenant journalier).
Les fils, au moins Jacques, Michel, Robert et Jean, savaient écrire mais pas les filles. 
Robert fait de mauvaises affaires et perd tout ce qu'il possède en procès. Il vivra, entretenu, les dix dernières années de sa vie chez son fils Jacques. Ses enfants renonceront à sa succession comme "étant plus onéreuse que profitable". 

Jacques DUTFOY : Faïence et Créances 

Jacques est né vers 1715 à Paris. Il épouse en juin 1740 Marie Élisabeth Dubray, fille d’un marchand mercier à Paris. Marie Élisabeth reçoit de sa mère une dot de 10 000 livres et à la mort de son beau-père une succession de plus de 25 000 livres.
Jacques, bourgeois de Paris, et Élisabeth auront 6 enfants : Antoine Jacques, Jeanne Louise, Rose Victoire, Joseph Marie, notre aïeul et Anne Rosalie. Élisabeth ainsi que tous les enfants, y inclus les filles, savaient lire et écrire.

Jacques Dutfoy s'établit marchand faïencier. Le commerce de la faïence promet une possibilité de prospérité rapide, la faïence étant lindispensable matériau des ustensiles des intérieurs aisés, remplaçant petit à petit l’étain. Il fait de bonnes affaires et a une bonne réputation. Il s'est rendu célèbre par ses décorations de table et est reconnu comme un "artiste de son temps qui construit des palais quand ses prédécesseurs faisaient seulement des vergers et des gazons, avec colonnades, entablements, chapiteaux, frontons ... Il y faisait des feux d 'artifice. On allumait une mèche soigneusement cachée et le temple se couvrait de feux odorants et de toutes couleurs ...". Malheureusement ses clients ne payaient pas toujours dans les délais, éventuellement jamais.
Quand Jacques meurt à 54 ans, son fils Antoine s'est déjà établi marchand faïencier. Il va alors s'occuper de l 'affaire de son père dont les clients doivent beaucoup d'argent et dont plus de 40% des créances étaient considérées comme douteuses!
Mais les affaires vont aller mal aussi pour Antoine et en 1775, les dettes vont dépasser les actifs.
Les créanciers vont demander des comptes. L'huissier chargé de l'inventaire laissent exposés au pillage ses biens et marchandises, à commencer par ce qui était d'un plus grand prix. Les créanciers entreprennent les démarches pour défendre leurs droits. Le 10 septembre 1778, Antoine, abandonne ses actifs à ses créanciers. 

Joseph DUTFOY : Toiles indiennes

Joseph Marie Dutfoy est le cinquième enfant de Jacques Dutfoy et Élisabeth Dubray; il est né à Paris en Mars 1753. À la mort de sa mère, il a 24 ans et il est "garçon marchand mercier''. En Novembre 1781, il épouse Anne Marie Geneviève Surville à Saint-Louis-en-lIle et sinstalle marchand mercier, rue Saint-Denis en face du marché des Innocents, à l'enseigne de "A la belle Anglaise, magasin de toiles Indiennes, toiles de Jouy...
Le goût du public pour des étoffes légères, gaies et colorées comme les indiennes de coton reflète l'ouverture aux produits nouveaux et marque le début d'une pré-révolution industrielle causée par la mécanisation de sa fabrication.   
Le couple n'aura qu'un seul enfant : François Joseph, né en Avril 1782. Il ny a pas de trace de la famille pendant la révolution française, ni jusqu’à la mort d'Elisabeth en 1833. Cependant les affaires ont dû être prospères, à voir la manière dont François Joseph sest installé manufacturier de toiles peintes à Saint-Denis. (voir le post de Mars 2017).




mardi 28 mars 2017

Il était Dutfoy...

L’histoire de la "branche russe" de ma famille maternelle depuis les guerres Napoléoniennes jusqu'à la Grande Guerre.  
D'après l'ouvrage généalogique de Jacques Dutfoy, un (très lointain) cousin qui a remonté le temps et nous fait découvrir les fortunes diverses de nos ancêtres depuis le XVIIème siècle, de Paris à Moscou. Voici, en première partie l'histoire de mes aïeux de trois générations, François, Frédéric et Marie Dutfoy, la mère de Robert de Courson, mon grand-père (voir post de Septembre 2014). Le livre publié en 2007 peut ëtre commandé içi.

François Joseph : Entreprendre et persévérer

En 1809, François Joseph Dutfoy s’installe à Saint-Denis et s'associe avec deux partenaires pour fonder la société DUTFOY et Cie, manufacture de toiles peintes (on dirait maintenant de tissus imprimés). Les manufactures de toiles peintes de Saint-Denis jouissaient d'une grande renommée, en particulier celles de Jouy.
En avril 1811, François Joseph épouse Élisabeth Victoire Simonet. Ils auront 8 enfants, tous nés à Saint-Denis, dont 3 mourront en bas âge : Joseph, Frédérique Jenny Amica, Henri Armand, Claire Élisabeth, Jean Émile Auguste, Élisabeth Charlotte, Jeanne Mathilde Ernestine et Joseph Frédéric, notre aïeul.
En novembre 1813, François Joseph est élu conseiller municipal de Saint-Denis. La France de Napoléon est en guerre contre la Sixième Coalition qui réunit le Royaume-Uni, La Russie, La Prusse, la Suède, l'Autriche et un certain nombre d'États allemands. C’est la campagne de France, pendant laquelle Napoléon tente d'éviter ou d'arrêter l'invasion et de conserver son trône.
En 1814, François Joseph est officier de la Garde Nationale, il participe aux combats contre les troupes russes commandées par le général Karlinoff qui attaquent le 30 mars au matin. Paris s'étant rendu, Saint-Denis capitule à son tour avec les honneurs de la guerre.      
Ce fut "le passage d'un déluge de troupes, de prisonniers de guerre, de malades et blessés dénués de tout, privés d'aliments et dont il fallait calmer les besoins de toute nature", d'après le compte-rendu du conseil municipal de Saint Denis.
Napoléon abdique le 6 avril 1814 et part en exil à l'île d'Elbe. Louis XVIII instaure une monarchie constitutionnelle. Le 21 janvier 1815, François Joseph assiste à la cérémonie au cours de laquelle les restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette furent déposés en grande pompe dans la crypte de la basilique.

A partir de 1815, la très faible progression de l'industrie textile grève la croissance économique du pays, la reprise du commerce international entraîne la diffusion des tissus de coton et un recul de la production du lin et du chanvre. En 1819, un concurrent va apparaître à Saint-Denis avec un capital 10 fois supérieur à celui de DUTFOY et Cie.

Les affaires deviennent de plus en plus difficiles et les problèmes financiers apparaissent. Les associés de François Joseph vendent leurs biens, sa mère aide aussi son fils en hypothéquant ou en vendant 2 fermes et une maison à Paris. François Joseph et Élisabeth Victoire hypothèquent tous les terrains et bâtiments de la fabrique et leur maison, et François Joseph donne une procuration générale à sa femme. Il envisage alors de liquider ses affaires à Saint-Denis.
En septembre 1823, alors que la plupart de ses biens ont été cédés aux créanciers, il achète à l'audience des criées du Tribunal de Première Instance de Corbeil une manufacture de toiles peintes dite l’Indienne (située rue de l'indienne, à Essonne).
En 1824, Louis XVIII meurt et Charles X le remplace. Dans la crise économique qui s'installe François Joseph fait des travaux d'extension et de modernisation. Probablement par prudence, il organise la séparation de biens d’avec sa femme, car elle possédait encore des terrains à Saint-Denis (notamment au lieu-dit  "le Trou du Cul" qu'elle vendit aux enchères, entre autres, au Sieur Meurdefroy!!)
A Essonne, la manufacture se développe par la construction de nouveaux bâtiments et acquisition de machines. Mais les résultats ne sont pas à la hauteur des efforts de François Joseph car commencent à apparaître les machines à imprimer en deux couleurs qui ne font qu’accroître la concurrence.
Il semble que c’est à partir de cette époque que François Joseph ait eu le projet d’aller s'établir en Russie. En Juin 1836, il vend la manufacture. 

C’est donc à 54 ans que François Joseph arrive en Russie, au printemps de 1836, sous le règne de Nicolas 1er. Il est accompagné de deux de ses fils : René, 24 ans et Armand, 21 ans. Son troisième fils, Joseph Frédéric (notre aïeul) viendra les rejoindre en 1841.
En 1822, le gouvernement russe avait considérablement augmenté les droits de douane sur l'importation des cotonnades et l'industrie textile était en pleine expansion.
François Joseph s'installe avec son fils René dans le village de Sokolovo (à environ 70 km à l'est de Moscou) comme propriétaire d'une fabrique de tissus imprimés (laine, soie, indiennes). Il a obtenu une exonération d'impôts pour 3 ans. Mais, l'usine aurait brûlé. Il est rentré en France vers 1837 avec sa femme, Élisabeth Victoire où ils décédèrent lui le 11 mai 1861, elle le 30 juin 1864. 
Mais ses enfants René, Armand et Joseph Frédéric (notre aïeul) restent en Russie. René quittera ensuite Moscou pour l'Allemagne ou il devint fabricant de boutons. Armand épousera Sophie Weyer, développera une maison de commerce à Moscou avant de fonder une banque à Paris en 1848. Le couple jouera un rôle important dans notre branche...

Joseph Frédéric : un parfum de cristal

Frédéric (Joseph Frédéric) Dutfoy, âgé de 19 ans, a rejoint ses deux frères René et Armand à Moscou et participe à la fondation des Établissements A. RALLET et Cie qui fabrique des cosmétiques et met en alcool des concentrés provenant de France, suite à des accords conclus avec des parfumeurs.
Le 2 août 1846, Frédéric épouse à Moscou Sophie Marcou, fille de Charles Raphaël Marcou musicien au Théâtre Impérial et de Anna Semenowa Nazarenkova. Ils eurent 4 enfants : Georges, Armand (Romain Armand), Marie, notre aïeule,  et Sophie. Les fils sont baptisés catholiques et les filles, orthodoxes.

A. RALLET & Cie prospère rapidement et en 1846, le tsar Nicolas II lui accorde le "Blason d'État" et la nomme "Parfumeur de la Cour de sa Majesté Impériale ".  Le local de Khamonyski étant trop petit, l'entreprise installe son usine à Boutirky (faubourg nord de Moscou) ; elle y subit des transformations importantes. L'entreprise crée alors un magasin à Kharkov. Frédéric va s'y installer pour s'occuper de la succursale RALLET vers 1853.
En octobre 1853, l'entrée des troupes russes en territoire Ottoman provoque la guerre de Crimée. La France et Grande Bretagne entrent en guerre contre la Russie.  C'est pourquoi Frédéric se fait naturaliser russe en 1854. En 1855, Nicolas 1er meurt, il est remplacé par Alexandre II. La guerre de Crimée se termine par le traité de Paris du 30 mars 1856.

Le tsar Alexandre II nomme RALLET « parfumeur attitré de sa Cour Personnelle ».
Toujours en 1861, Frédéric s'est trouvé mêlé à un soi-disant complot polonais contre la Russie. Bien que lavé de tout soupçon, il décide alors  de quitter la nationalité russe.
En 1863, Frédéric prend le contrôle de RALLET. Les affaires se développent et l'approvisionnement en flacons devient de plus en plus difficile. A cet effet,   Frédéric acquiert une verrerie qui deviendra la "Verrerie Cristallerie DUTFOY" qui se développera rapidement.
Le 6 février 1873, son épouse Sophie meurt à Moscou, Frédéric fait transporter son corps à Versailles, où il fait bâtir un tombeau à côté de celui de ses parents. En 1873, Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur. Il est rentré à Paris ou il décédera en 1897. Il est enterré à Versailles, dans le caveau qu'il avait fait construire pour sa femme Sophie. 



Marie Dutfoy: la retraite de Russie

La fille de Frédéric, Marie Dutfoy est née à Moscou le 27 juin 1852 et baptisée orthodoxe, la religion de sa mère, le 5 juillet dans l’Église de la Nativité de la Sainte Vierge, située au Stolechniki.
Marie vit quelques années chez son oncle et sa tante, Armand et Sophie à Paris et à Bellevue. Sophie cherchait à l’attirer en France le plus possible, craignant de la voir épouser un Russe.
Marie se convertit catholique le 21 mai 1869 à Saint-Séverin. Elle disait : « je n 'ai pas changé de religion, j'ai changé de rites ». Elle parle français,  russe, allemand et anglais.
Sa tante Sophie l'introduit dans le cercle de ses brillantes relations, dont le général Amand de Courson, administrateur du Palais de Napoléon III. (le prénom complet du général était Parfait Amand Marie Constant!!). Marie rencontre son neveu, Arthur de Courson de la Villeneuve, capitaine d'état-major. Elle l'épouse le 8 avril 1872 en l'église de la Madeleine. (L'influence d'Armand et Sophie se prolongera longtemps puisque Hubert de Courson, le fils de Robert épousera en 1933 Jeanine Hoskier, d'une famille amie et associée en affaires à Armand Dutfoy.)
Marie et Arthur  auront 15 enfants : Arthur, Marie, Marthe, Madeleine, Yvonne, Robert (mon grand-père), Maurice, Suzanne, Geneviève, Guy, Antoinette, Jeanne, Anne, Bertrand, Alain. (voir post de Septembre 1914)
Marie est décédée et inhumée en 1939 à Olivet, près d'Orléans.





lundi 9 janvier 2017

Secret de famille


Hier, nous déjeunions en famille à la cabane des Violettes à Crans Montana. Chacun choisit son plat et lorsqu'ils arrivent sur la table, ma petite-fille Marie regarde dans mon assiette et me demande: "J'peux goûter?" Deux secondes après, ma fille Sophie regarde l'Assiette de son mari et lui demande: "J'peux goûter" et sans attendre sa réponse lui pique une bouchée de röstis".



Faire Montana

 Je me tourne vers Christine et lui demande: "A chaque repas, depuis son enfance,  Sophie pique dans l'assiette de son voisin; et maintenant c'est sa fille qui a la même manie. Je me demande bien d'ou cela vient." 


Elle me répond: "Cela vient de ma famille. Quand mes grand-parents ont dû quitter la Turquie, ils se sont installés à l'hotel Montana à Lausanne. Et ils ont maintenu les coutumes orientales qui consistaient à présenter plusieurs plats dans lesquels tout le monde picoraient. Ils appelaient cela 'Faire Montana'... 

C'est entré dans les gènes de leurs descendants...